stardust_79: Ascension To The Throne enfin sur GOG ! Belle surprise. Les A.I.M. on l'ai bien chouettes aussi.
Honnêtement, tous ces titres valent la peine d'être découverts..., pour peu que l'on prenne bien soin de préciser à quel point les productions vidéoludiques russes (ou plus largement d'Europe de l'Est) diffèrent de nos standards habituels en bien des points. Pour le meilleur, mais hélas aussi pour le pire ^^'...
1C, la compagnie de production, est ainsi tristement célèbre pour ses cohortes de titres à petit budget, souvent truffés de bugs et de fonctionnalités plus ou moins bien développées, mais aussi d'audaces conceptuelles assez rares dans les domaines concernés - puisqu'il ne s'agit généralement pas de jeux indé qui toucheraient à des thèmes très marginaux, mais bien de jeux de guerre (en escouade, au tour par tour, etc.), de FPS, de RPG, etc.
En gros, il s'agit d'un filon à pépites qui se situent entre les grosses productions conventionnelles (ou les moyennes, qui essaient de copier les grosses) et les studios de développement vraiment indépendants. Mais les apprécier requiert un certain goût (ou une tolérance ^^) pour le style "Série B", soit pour les bricoles plus ou moins bien abouties, souvent généreuses en terme de bonnes intentions, d'idées originales ou de passion pour le jeu vidéo, mais dont la mise en œuvre abouti souvent à quelque d'assez imparfait... "Flawed gems", comme on dit en anglais.
C'est, en fait, assez exactement (au moins en terme de jouabilité, plus que d'esthétique) l'opposé des sorties un peu "plates" (mais très abouties) dont nous parlions précédemment...
Les
Konung, par exemple, sont des RPG (vraiment) très originaux, assez inclassables par rapport aux habitudes du genre, qui, assez tôt - les dates de développement fournie en ligne correspondent généralement aux sorties en Europe, avec plusieurs années de décalage -, ont pensé à incorporer des éléments d'autres genres (gestion économique, diplomatique, phyto-écologique, etc.) afin de mieux simuler les interactions possibles entre le joueur et son environnement : l'on pouvait y jeter un fruit par terre afin de, plus tard, pouvoir en récolter d'autres une fois le premier devenu un arbuste ; l'on pouvait en venir à diriger et développer un village, en favorisant différentes activités ; l'action se menait de l'échelle individuelle jusqu'à de petits groupes ou escouades, quand bien même leur gestion demeurait extrêmement basique... Ce sont des titres truffés de défauts, mais qui exsudent un certain charme, une rugosité ainsi qu'originalité qui pourra en toucher certains. Et a encouragé ces amateurs à développer des petits patchs ou solutions (faciles à dénicher en ligne) afin d'arrondir les angles en matière de bugs, de "fonctionnalités non répertoriées" ou expliquées dans les manuels, etc.
Similairement, la série des
A.I.M correspond généralement à des mondes ouverts, dans un cadre de SF, qui offrent au joueur beaucoup de possibilité d'action, de commerce, de développement individuel, etc. Beaucoup trop d'ambitions, en fait, par rapport aux budgets (et possibilités technologiques) dont disposaient les développeurs concernés. Mais là aussi, pour peu que l'on soit capable de faire abstraction de certains défauts, que l'on soit prêt à aller se renseigner un peu en ligne et récupérer des solutions aux problèmes éventuellement rencontrés, il est facile d'en apprécier l'originalité, rarement égalée dans son genre - et surtout pas à échelle de développement comparable. Attention :
A.I.M: Racing n'est pas le premier titre de la série, mais un dérivé de cet univers, adapté en jeu de course - dans le genre
Wipeout ou peut-être plutôt
Crash'n Burn (sur 3D0) pour ceux qui l'ont connu. Le premier
A.I.M, sorti en 2004, est assez difficile à trouver... Quoiqu'il en soit, ce sont vraiment des jeux de passionnés, conçus par des émotifs pour procurer des émotions, même si la concrétisation de leurs idées souffre malheureusement d'un certain manque de rationalité ou de rigueur ^^'...
Et ceci se retrouve encore davantage pour la série militaire proposée ici :
Brigade E5: New Jagged Union, dont la suite (
7.62 High Calibre) est accompagnée par
7.62 Hard Life, une version développée par des amateurs à partir de
7.62 Reload, un titre jamais édité en Europe. Le tout s'apparente à un hommage direct à la série
Jagged Alliance, qui est toujours restée très populaire en Russie. Peut-être même encore en Russie qu'aux USA... Le moteur de la série, là aussi développé par des amateurs à partir d'un budget dérisoire, est considéré par les mordus du genre comme l'un des plus complexes jamais inventés. Pour peu que *tousse tousse* l'on fasse abstraction de la pléthore de défauts dont il souffre encore, malgré des tonnes de correctifs au fil des ans... Mais si l'on apprécie les jeux d'escouade, avec des centaines de pièces d'armement toutes prises en compte de façon assez fine, un système de jeu entre le tour par tour et le temps réel - assez bancal en fait, mais indéniablement unique -, et que l'on souhaite s'investir dans une campagne qui autorise beaucoup de retournements - il existe toujours plusieurs camps, plusieurs fins, plusieurs approches, etc. -, ils en valent largement la peine.